Les bonnes recettes des éditions KANA
Deux titres alléchants ont fait leur apparition aux Editions Kana le mois dernier. Le premier s’intitule “Mon chat, ma cuisine et moi” de Han Hye Yeon, charmante artiste coréenne qui était de passage à Paris pour en faire la promotion.On y suit les aventures de Jeanne, une jeune femme qui se retrouve brutalement au chômage et qui cuisine de délicieuses pâtisseries lui permettant de trouver le réconfort face à chacune des petites mésaventures que lui réserve la vie. Chaque tranche de vie est suivie d’une fiche recette détaillée qui permettra au lecteur de pouvoir les reproduire à loisir. Il s’agit d’un titre touchant, qui se penche subtilement sur les aléas de la jeunesse coréenne et traite de l’importance des liens humains.
Le parcours universitaire de Han Hye Yeon ne la destinait pas vraiment aux manwhas, mais la dessinatrice a confié à Asiascope que ses études avaient surtout eu pour but de rassurer ses parents, qui n’auraient certainement pas vu d’un bon œil la carrière artistique de leur fille. L’artiste confie aimer la bande-dessinée depuis sa tendre enfance, et une fois son diplôme obtenu, c’est dans cette voie qu’elle choisi de se lancer.Le titre qui l’a d’ailleurs le plus marqué est un manga de Ryoko Ikeda: “La fenêtre d’Orphée”(inédit en France).
Pour l’artiste, la nourriture peut donner naissance à des histoires: un café partagé lors d’une rencontre peut devenir la première page d’une intrigue.C’est également un élément fondamental de la société coréenne: l’une des questions que l’on ne manquera pas de vous poser après le classique “Comment ça va ?” est “Tu as mangé?” C’est un aspect culturel incontournable qu’illustre parfaitement l’ouvrage.
Il était également important pour l’auteur d’aborder la situation délicate de la jeunesse coréenne qui doit faire face à une situation économique incertaine. Cependant, Han Hye Yeon voulait montrer qu’il est possible de supporter cette situation grâce aux petit bonheurs simples de la vie, une façon pour elle d’encourager cette génération sous pression.
Le titre recèle également d’éléments autobiographiques: tout comme son héroïne, l’auteur voue une véritable passion aux chats, qui observent d’un œil tendre et circonspect leur jeune maîtresse. Ils sont les narrateurs nonchalants et affectueux de Jeanne tout au long de l’ouvrage.
En résumé,”Mon chat, ma cuisine et moi ” est un titre qui saura réchauffer les cœurs en cette fin d’année, et pourquoi pas , créer des vocations de pâtissier-ères chez les lecteurs!
Kana nous régale également d’un autre titre qui ravira les amoureux de la gastronomie japonaise et les apprentis-cuisiniers: La cuisine japonaise (sans sushis…ou presque) de Stéphane Chapuy et Julie Blanchin Fujita. Il ne s’agit pas tant d’un livre qu’un ensemble de fiches pratiques très bien conçues et joliment illustrées de recettes classiques telles que le gyudon, l’omuraisu ou le goya champuru. Aux intitulés amusants (menu sumo, menu mangavore ou menu geisha), ces recettes vous mettront l’eau à la bouche et l’irrésistible envie de vous revêtir de votre plus beau tablier et de vous lancer dans la confection de ces plats pas si compliqués que ça. Il faut saluer le véritable travail pédagogique des auteurs qui présentent les ustensiles et ingrédients de base nécessaires, et les illustrations très mignonnes. La Cuisine Japonaise pourrait bien se trouver en bonne place sous le sapin pour les fêtes, aux côtés de Mon chat, ma cuisine et moi pour les lecteurs-gourmets. Tiens, tout ceci me donne une idée pour un article spécial noël…Affaire à suivre.