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[Voyage] #VisitWakayama, jour 4. Atelier Washi à Hongu, Onsen à Katsuura.

Après une bonne nuit de sommeil au charmant Ryokan Fujiya, nous commençons la journée avec ma compagne de voyage avec un bain au onsen , qui a la particularité d’être ouvert sur l’extérieur ( à l’abri des regards je vous rassure tout de suite). Nous profitons donc de l’eau soufrée tout en écoutant la pluie tomber pendant que nous laissons la chaleur ambiante délasser nos muscles. Difficile de retranscrire précisément le bien-être que l’on ressent dans ces bains, les onsens sont une expérience à vivre! Une chance qu’ils soient très nombreux dans la préfecture, vous pourrez en profiter à pratiquement chaque étape de votre visite de la région. Ils mériteraient sans aucun doute qu’on   leur consacre un dossier entier, tant les bains font véritablement partis de l’adn du Japon. Affaire à suivre…  Après nos ablutions matinales, un petit-déjeuner nous est proposé, et encore une fois, il est difficile de lui faire pleinement honneur, tant il est copieux.

Le petit-déjeuner à l’hôtel Fujiya

Nous enchaînons ensuite avec la visite d’une fabrique familiale de papier washi, ce papier si délicat produit au Japon depuis le VIIème siècle.

Nous sommes reçus par Yoshimura Tomoko, qui commence tout d’abord par nous expliquer le processus de fabrication du papier washi. Il est fabriqué principalement à partir de 3 plantes: le Kozo ( mûrier), le mitsumata et le ganpi. Les branches de ces arbustes sont plongées dans la vapeur pendant environ 2 heures afin de décoller l’écorce plus facilement.Cette écorce sera la base nécessaire à la fabrication du papier. On fait ensuite bouillir pendant 4 heures, et l’on tape sur les branches dénudées afin de dissoudre les fibres et ainsi d’obtenir une pâte. Cette substance est ensuite mise à tremper dans un baquet en bois rempli d’eau, dans laquelle on a mis un végétal , l’okra, à la consistance visqueuse.  Son rôle est d’homogénéiser la pâte. Il faut ensuite passer la préparation au tamis en alternant des mouvements horizontaux et verticaux afin de créer le papier par couches successives.

L’étape du tamisage, démonstration par Mme Yoshimura.

Le papier produit à Hongu se nomme Otonashigami, du nom de la rivière Otonashigawa qui coule en contrebas de l’atelier. Malheureusement, ces techniques n’ont pas résisté à la concurrence, et une inondation survenue en 1953 marque le coup d’arrêt de l’âge d’or de cet artisanat jusque là florissant en détruisant la fabrique. Des photographies en noir et blanc à l’entrée de l’atelier nous font revivre cette époque révolue, en nous montrant ceux qui ont fait vivre cette tradition et l’ont transmise à notre hôtesse Tomoko.

 

Après nous avoir fait la démonstration du tamisage et avoir produit une délicate feuille de washi, c’est à mon tour de revêtir le tablier et de me lancer. J’ai donc l’occasion de créer une feuille unique, car on nous propose de choisir dans un herbier très riche les feuilles et pétales qui nous plaisent afin de décorer nos créations. Ma compagne de voyage choisi la sobriété et l’élégance des Momijis, ces belles feuilles d’érables mordorées, tandis que je me laisse emporter dans un festival baroque de fleurs violettes.

 

Nous tamisons, ajoutons délicatement nos feuilles à la pince à épiler et nous prenons soin d’évacuer les bulles d’air, et nous pressons les feuilles afin d’en évacuer l’eau. Dernière étape, nous posons nos feuilles sur un grand présentoir chauffant, qui “cuira” nos feuilles qui se décolleront tout naturellement au bout de quelques minutes. Je vous laisse juge du résultat, qui je dois l’avouer, nous remplit de fierté.

Pour finir, nous avons personnalisé nos marques-pages en washi à l’aide des tampons mis à notre disposition. Même notre guide a fait le sien!

Cette activité a conclu notre atelier, et je suis très reconnaissante à Tomoko et son ami Yuichi Kitagawa qui s’est proposé comme interprète pour nous avoir reçu si chaleureusement. Grâce à elle, nous en avons appris beaucoup sur l’artisanat local du washi et son histoire. La boutique propose des objets originaux qui montrent avec brio que cette tradition a toujours sa place , et a le pouvoir de se réinventer. Si jamais vous passer par Hongu, aller leur rendre visite et initiez-vous au washi. Ce sera une bonne occasion de vous immerger dans la culture traditionnelle japonaise.

Un des articles originaux en washi que vous trouverez dans la boutique.

Merci à Yoshimura Tomoko pour son accueil, et à M Fuchikami, propriétaire de l’atelier.

Après une petite pause repas, nous avons passé une partie de l’après-midi au centre culturel de Hongu, qui présente au visiteur l’histoire du pélerinage de Kumano Kodo, dont je vous ai parlé en détail dans l’article précédent.

Nous nous sommes mis en route pour la dernière étape du jour, la ville côtière de Katsuura. Cette petite localité est réputée pour ses onsens pléthoriques et sa pêche locale de thons. Nous avons donc posé nos bagages à l’hôtel Urashima, sur lequel j’éprouve le besoin irrésistible m’arrêter un peu. A l’attention des futurs voyageurs qui souhaiteront profiter des nombreux bains que l’établissement met à la disposition, sachez que l’hôtel est en pleine rénovation, et qu’il en a bien besoin car je pense ne pas trop me tromper en disant qu’il n’a pas changé depuis les années 70. En effet , l’hôtel est une démonstration magistrale de ce que l’on pensait être le nec plus ultra de l’architecture à l’époque de la bulle économique, cette période de prospérité intense qu’a connu le Japon entre 1986 et 1990 où l’argent coulait à flot. Couloirs interminables, galeries marchandes, structures bétonnées… L’hôtel est une improbable machine à voyager dans le temps, et tout vous transportera dans les années 80, de la moquette au sol à l’uniforme bleu turquoise du personnel. La légende dit que l’on entend encore la nuit les rires avinés des salary men venus dépenser leur bonus résonner dans les couloirs déserts…  Aussi, ma compagne de voyage et moi avons affectueusement surnommé cet établissement l’hôtel Shining, tant il évoque de manière inquiétante un hôtel un peu daté où des fantômes d’une époque révolue peuvent vous surprendre à chaque détour.

Une petite partie de l’hôtel Urashima, qui est gigantesque.

Cependant! Ne vous laisser pas décourager par cette description de l’ambiance de l’hôtel! La carte maîtresse de l’hôtel Urashima est le nombre exceptionnel des onsens qu’elle propose. Et laissez-moi vous dire que ces bains valent à eux seuls le détour. Vous aurez l’occasion de profitez de l’eau brûlante tout en admirant le ressac des vagues se brisant sur les rochers. Nous avons testé le Bokido-Do, qui est un ensemble de bains nichés dans une cave donnant sur la mer. La vue vous coupe le souffle, et je pense que les mots peinent à rendre ce sentiment de pure plénitude que l’on éprouve en se délassant dans des eaux soufrées tout en se laissant bercer par le son de la mer rugissante. De quoi écrire des torrents de Haikus. Même si je préfère de loin l’atmosphère intimiste et authentique des ryokans , je reviendrais sûrement à l’hôtel Urashima pour avoir à nouveau le bonheur de me perdre dans ces bains. A vous de choisir judicieusement vos dates, car l’établissement est énorme et accueille de très nombreux touristes. Nous avons eu la chance d’y séjourner en période creuse et d’être relativement au calme.

La cave Boki-Do
Crédit photo: hôtel Urashima

Pour cette dernière soirée, notre guide Matsumoto-san nous a proposé de dîner dans un restaurant en ville , plutôt que de manger au buffet de l’hôtel. Je le remercie encore de cette idée judicieuse, car nous avons mangé l’un des meilleurs repas de notre séjour ( bon ne nous mentons pas, nous avons très bien mangé tous les jours). Nous nous sommes rendus dans une petite izakaya, ces établissements modestes qui propose des plats que l’on partage entre convives, avec une belle offre d’alcool. Katsuura étant une ville portuaire, nous avions la possibilité de déguster des sashimis issus de la  pêche locale, d’un fraîcheur incomparable. Le dîner a été encore une fois un festin , et je crois n’avoir jamais mangé de Otoro ( la partie la plus grasse du thon) aussi fondant. Ce restaurant est un petit bijou, et je vous le recommande chaleureusement.

Ce repas conclu notre dernière nuit à Wakayama, et nous nous sommes endormis dans nos chambres spacieuses, en essayant d’oublier les fantômes des années passées.

Dernier volet de nos aventures à Wakayama demain!

 

Hôtel Urashima

1165-2 Katsuura, Nachikatsuura-cho,

Higashimuro-gun,

Wakayama 649-5334

TEL:+81-0735-52-1011

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