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[Manga]La trilogie du samedi: vos lectures manga du week-end.

La trilogie est de retour, et exceptionnellement cette semaine, Asiascope met à l’honneur les éditions Kana avec des titres que je suis très impatiente de vous présenter. C’est parti!

Asadora!Naoki Urasawa

Genre: Feuilleton manga

Série en cours.

Chaque nouveau titre de Naoki Urasawa est un évènement, et Asadora! ne fait pas exception à la règle! L’héroïne de cette série est une petite fille prénommée Asa, énième d’une fratrie pléthorique. Sa mère est sur le point d’accoucher, mais un terrible typhon menace la ville.Un incident imprévu l’empêche de rejoindre sa famille, et il se pourrait bien que cette tempête marque l’arrivée d’un monstre horrible mettant en danger le Japon… Ce premier tome vous attrape dès les 1ères pages, en nous montrant un Tokyo 2020 en proie aux flammes et en nous projetant en arrière presque aussitôt en 1959 pour nous présenter Asa qui deviendra la protagoniste de ce récit catastrophe. Naoki Urasawa sait manipuler les fils du temps pour nous tenir en haleine. Il imbrique les flash backs comme des poupées russes, mais sans jamais perdre le lecteur. Son autre force est de concevoir des personnages extrêmement humains, faillibles et attachants dont il sait saisir les mimiques qui les rendent si proches de nous. Asadora!regorge de personnages alliés ou ennemis de l’héroïne aux traits marqués par des expressions qui leur sont propres et qui bien mieux que des mots, font percevoir au lecteur leur état d’esprit.

© 2019 Naoki URASAWA/N WOOD STUDIO

Urasawa a voulu avec ce titre rendre hommage à un incontournable de la télévision japonaise: l'”asadora”, ces feuilletons-fleuves matinaux qui mettent en scène des personnages féminins du quotidien dont la résilience, la pugnacité et la droiture en font des modèles édifiants pour le téléspectateur. La jeune Asa passe inaperçue dans sa famille , mais son courage et sa générosité lui donne la stature d’une véritable héroïne. Pour conclure, Asadora! est une série qui s’annonce haletante, à ne manquer sous aucun prétexte!

Walking cat. Tomo Kitaoka

Genre: Jamais sans mon chat.

Série en 3 tomes.

On est tous d’accord, l’apocalypse , ça craint.Surtout quand on doit survivre parmi des zombies, et que dans la chaos ambiant, on a perdu son épouse, partie se réfugier sur une mystérieuse île. C’est la catastrophique destinée de Jin Yahiro, bien décidé à retrouver sa femme Satoko. Dans cet océan de désespoir, il fait la connaissance de Yuki, un chat blanc qui semble lui apporter du réconfort, et qui sait, être un allié inattendu dans sa quête…

©︎Tomo Kitaoka 2018

Ce 1er tome se lit au tout d’abord comme un ensemble de petites scènettes parfois drôles, parfois cruelles, mettant en scène le placide Yuki et son maître involontaire, qui permettent à tous ceux qui les croisent de retrouver un peu de leur humanité dans un monde qui l’a perdu. On serait presque tenté de croire qu’après tout, une apocalypse de morts-vivants ne serait pas si terrible avec un chat à ses côtés, mais le rebondissement final de ce volume nous remet sur un chemin plus inquiétant… Walking cat est un titre intrigant et assez divertissant. Bonus pour vous si vous aimez les félins.

Ma vie en prison. Kim Hong-mo

Genre: Récit carcéral.

Situé dans le contexte des manifestations étudiantes dans la fin des années 90 en Corée du Sud, “Ma vie en prison” suit le jeune Youngmin, incarcéré pour avoir participé à des protestations réprimées par le gouvernement. Ce récit autobiographique décrit son quotidien en prison et sa cohabitation avec ses voisins de cellule. A l’époque des faits, la Corée du Sud est une jeune démocratie qui n’a pas fait la paix avec son passé de dictature, et la façon dont les étudiants sont traités montrent bien que les libertés sont sans cesse menacées. Pendant 8 mois, Youngmin est incarcéré dans une maison d’arrêt avec des prisonniers de droit commun qui semblent témoigner du plus grand respect pour ces étudiants réclamant justice au péril de leur vie. L’auteur cherche à garder vivante la mémoire de ces étudiants et de cette époque où l’autoritarisme n’était jamais loin, et rend hommage à ses camarades morts pour leur cause.

The Cell © 2018 by KIM Hong-mo

Le lecteur occidental a parfois du mal à réaliser que ces évènements ne sont pas si loin de nous: l’histoire se passe en 1997, ce qui nous fait comprendre que la démocratie Sud-Coréenne est bien jeune. En cette période où l’hallyu et la K-pop connaissent un retentissement global, il est difficile d’imaginer qu’il n’ y pas si longtemps, des étudiants étaient emprisonnés pour leur conviction. Je pense que c’est là le message de Kim Hong-Mo, nous rappeler que rien est acquis et que la justice est un combat de tout les instants. Un récit fort, humain et percutant.

Voilà ma sélection de cette semaine, consacrée aux éditions Kana! Quel titre vous intéresse le plus? N’hésitez pas à commenter, et rendez-vous la semaine prochaine pour une nouvelle trilogie! Bonne lecture!

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