Gastronomie,  Japon,  Non classé

Le salon du saké, Day 2

Ma première conférence de la journée a été une Masterclass gourmande sur les sushis, menée avec humour et passion par le chef Eric Ticana. Président du championnat de France de sushis, conseiller pour la World Sushi Skills Institute , le maître sushi nous a fait la démonstration de ses talents en nous expliquant les bases de la dégustation de ce met et les différentes étapes de son parcours professionnel, nous régalant à l’issue de la session de ses délicieuses créations au thon, saumon et hokkigai, une palourde venue du Canada. Autant dire que cette dernière étape a répondu à nos attentes, et j’ai retrouvé toutes les sensations que j’attends de ressentir quand je mange un sushi de qualité: un riz parfaitement cuit et assaisonné qui vient soutenir discrètement une tranche de poisson généreuse et fondante et dont le fantôme continue à hanter les papilles bien après l’avoir englouti…Un vrai délice. Le chef Eric a eu la gentillesse de m’accorder un entretien que vous retrouverez dans le prochain article.Une occasion de découvrir un peu plus cette personnalité très sympathique.

La conférence suivante de mon programme montre bien l’exigence de qualité, d’information et d’ouverture du salon. Intitulée: “le nez et le saké”, elle se proposait d’expliquer les mécanismes de l’odorat, la classification des arômes et enfin, une initiation à l’art subtil et délicat du Kôdô, qui devrait vous être familier maintenant si vous avez lu mon article précédent sur Chizu Suzuki. Saké, neurosciences et encens, il n’y a que ce salon pour proposer un tel brassage de domaines, qui fait cependant absolument sens. Difficile de résister à la tentation de prendre des notes et de photographier les power points de Didier Trotier, chercheur au CNRS qui a expliqué très pédagogiquement au public présent les phénomènes neuro-olfactifs à l’œuvre et impactant nos perceptions du goût du saké. L’atelier s’est conclu par une démonstration de Akitsu Orii qui a préparé selon des rites ancestraux différents encens que nous avons pu sentir. Sachez qu’il existe à Paris une école de Kôdô où il vous sera possible de vous initier à cet art méditatif (référence en bas de l’article).

Passons à l’atelier suivant, l’atelier de tous les dangers! Et oui, car il s’agissait d’une conférence Mixologie, cette science qui se met en quête perpétuelle du cocktail parfait. Pour ma part, je ne suis pas loin de penser que le but a été atteint par Mathieu Le Feuvrier, chef barman à l’hôtel Péninsula avec son cocktail “Saké Petite Poire”, composé à partir de saké au Taro (une véritable découverte!), d’eau de vie de poire et de vanille. J’ose le dire: ce breuvage est une tuerie.Tous les ingrédients sont dosés à la perfection et se marient harmonieusement, la poire et le saké s’entendent très bien dans cette boisson à consommer avec modération. Modération qui vous viendra tout naturellement lorsque vous apprendrez que pour y goûter, il vous faudra débourser 25 euros au Péninsula. Cependant, la fiche des cocktails présentés ont été distribués au public, je tenterais donc peut-être dans le futur de me lancer dans la composition de cette boisson, sans le talent du chef barman malheureusement. Cette conférence était assurée par l’Atelier du saké où vous pouvez vous procurer ce saké au Taro si surprenant. Autant vous dire qu’à l’issue de cette Masterclass, ma volonté commençait quelque peu à vaciller. Le reste de la journée s’est donc terminée par une dernière tournée des stands armée de mon verre en compagnie d’amis retrouvés inopinément dans le salon, et c’est à eux que je dois les nombreuses dégustions qui ont suivi et que je passerais pudiquement sous silence.Je me contenterais de mentionner un intrigant shochu au sésame et une boisson délicieuse au shiso et yuzu.

La table de l’atelier Mixologie.

Cependant, toutes les bonnes choses ont une fin, et lorsqu’il est apparu de manière évidente qu’il ne restait plus rien à déguster sous peine d’en payer le prix le lendemain, nous décidâmes courageusement de regagner nos foyers en prenant déjà rendez-vous pour la prochaine édition.

Pour conclure, le salon du saké est une manifestation culturelle et gourmande incontournable pour qui s’intéresse au Japon. J’y ai fait des rencontres et des découvertes très intéressantes et je tiens à rendre hommage aux organisateurs et intervenants qui contribuent à en faire bien plus qu’un moment de dégustation: c’est aussi un moment de partage , de transmission et de convivialité que je recommande aux amoureux de l’archipel.

Liens

Le site du chef Eric Ticana

Découvrir le Kôdô à Paris, c’est ici

Boire le Saké Petite Poire dans un cadre de rêve, c’est

Pour trouver les ingrédients pour shaker soi-même, un petit tour à l’Atelier du saké

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